Toulouse

Vers la fin des années 1920 , Jacques et son frère aîné Léo s’installent à Toulouse à l’hotel du Grand Balcon où ils croisent les pilotes mythiques de l’Aéropostale. Eux font leurs études universitaires: Léo deviendra avocat , Jacques , ingénieur chimiste.

En 1930, Jacques devient l’un des membres du groupe Surréaliste du Midi avec ceux qui sont devenus ses amis pour la vie: Lucien Bonnafé, Gaston Massat, dit «Totoche», l’écrivain Marcenac. Inspirés par Joe Bousquet qui est à Carcassonne ils tissent des liens avec les surréalistes parisiens.

Avec Bonnafé, Jacques Matarasso fonde le premier ciné-club,  prémice de la cinémathèque qu’ouvrira plus tard Raymond Borde. Il définit la programmation et Lucien Bonnafé, qui voyage gratuitement en train, va récupérer à Paris les copies des films. Ainsi, sera projeté «L’Age d’or» de Luis Bunuel, film cible des ligues d’extrême-droite, dont les copies ont été sauvées par les Noailles.

Jacques Matarasso photographie ses amis, s’amuse à peindre des scènes surréalistes, sans jamais se prendre au sérieux. Avec Bonnafé, il signe des photographies où ses connaissances techniques permettent des effets picturaux inédits.

A l’automne 2015, le chercheur Raphaël Neuville signe un dossier sur le Surréalisme dans la revue Midi Pyrénées Patrimoine et nous permet de découvrir les facettes de ce groupe nommé Trapèze Volant.

Portaria

L’été dans les années 1910-20, les grandes bourgeoises fuient la moiteur de Salonique dans les villages  de petite montagne au-dessus de Volos. A Portaria, on s’installe pour la saison à l’hotel Theoxenia, le plus luxueux des Balkans. En excursion à  Makrinitsa,  Jacques Matarasso y découvre la  vie paysanne, les maisons en pierre pour se protéger de la neige  l’hiver, et en bois au premier étage . Il rencontre dans cette nature , la simplicité,  une vertu qu’il cultivera sa vie durant.

 

Salonique

Jacques Matarasso, le photographe, est né à Salonique en 1911.

Son père a créé plusieurs journaux: le Balkan News, en anglais édité par Harry Colllinson Owen destiné aux forces britanniques , L’Indépendant,  en français, La Verdad, écrit en judéo espagnol transcrit en caractères  hébraïques, Nea Alètheia, la Nouvel Vérité , en grec.

Mais c’est le cinéma qui passionne et nourrit l’imaginaire de Jacques Matarasso  très tôt fan de Charlie Chaplin.

Ses parents, cachés à Athènes, ses oncles et son frère aîné  et lui, accueillis  en France vont échapper à la dévastation de la déportation.

Mais toute la  famille restée à Salonique fût déportée et assassinée par les nazis.